Reportage de nos correspondant·e·s Benjamin-Florian et Michèle dans le Tarn et le Jura
A Salins-les-bains (JURA), rassemblement contre l’implantation d’une méga-usine à pellets
Rassemblement contre le projet d’implantation d’une usine à pellets, futur désastre écologique pour la région.
A SALINS LES BAINS, TOUJOURS PAS DE MÉGA-USINE !
L’objectif de ce rassemblement était d’informer le grand public sur le projet de méga-usine à pellets porté par la société cotée en bourse EO2.
2025 sera sans doute l’année de tous les dangers pour ce projet destructeur de la nature et du cadre de vie. En effet, après la signature de l’arrêté ICPE par un préfet sur le départ, PSE, le Pic Noir, FNE Jura, Canopée forêt vivante et les riverains de la zone des Mélincols ont déposé auprès du nouveau préfet un recours pour demander le retrait de cette décision prise à l’encontre de l’avis des services de l’État (cellule biomasse), comme l’a révélé en mars dernier Médiapart.
La fragilité de la nouvelle promesse de vente signée la veille de Noël par le Président Bonnet confirme l’entêtement des édiles locaux. En effet, l’avenant qui nous a été communiqué ne respecte pas les clauses de la délibération du 2 juillet qui fait l’objet d’un recours devant le tribunal administratif. Claude Romanet, maire de Pretin et ancien président de la communauté de commune, a souligné les mensonges auxquels s’est prêté Dominique Bonnet, actuel président de la CCAPS sur le dossier devant la quasi centaine d’élus qui compose l’assemblée délibérante.
Tout laisse à penser que le projet est fortement compromis dans un contexte où le marché des pellets subit des difficultés du fait d’une surproduction avec un nombre d’unités de granulation trop important par rapport à la demande. Contrairement aux prévisions initiales, le nombre de poêles à granulés de bois a fortement diminué après l’envolée des prix des pellets en 2022 et 2023. L’État ne subventionne plus l’installation de ces systèmes de chauffage au regard des particules fines qu’elles émettent dans une atmosphère déjà saturée par la pollution.
Les prises de paroles des nombreuses structures montrent le soutien important que rencontre cette lutte : les soulèvements de la Terre, le Pic Noir, Collectif Citoyens Résistants, Canopée forêt vivante, Solidaire SNUPFEN, Forêt alternative du Jura, Collectif citoyen Loue Lison, France Nature Environnement et les amis de la Confédération paysanne. Tous ont fait état de leur combat contre la voracité du monde capitaliste sur l’environnement, en réitérant leur soutien à Pays de Salins Environnement et à leur combat contre EO2 et son projet funeste de destruction des forêts. (crédit Trente neuf Degrés)
La pétition: https://agir.greenvoice.fr/petitions/non-a-la-mega-usine-a-pellets-a-salins-les-bains
A Scopont (TARN), manifestation contre l’A69
Samedi 5 juillet
Après contrôles d’identité et fouilles, les manifestant·e·s contre l’A69 sont arrivé·e·s au château de Scopont (Tarn). Les CRS casqués bloquent la RN126. Les hélicoptères tournent au dessus du village. Ambiance festive néanmoins.
Contexte : le château face à l’autoroute
Malgré le classement aux monuments historiques et la forte protection de la Jacinthe de Rome, l’A69 a balayé tous les garde-fous juridiques pour s’imposer au Château. A Scopont, tous les coups sont permis (www.chateau-de-scopont.com)
Avec ce qui ressemble à une turbo-magouille, l’A69 a été déplacée à 2 pas du château et de son pavillon néo-gothique. Vengeance ou intérêt perso, toutes les pistes sont ouvertes.
Deux recours ont été déposés face à cela.
- Prises illégales d’intérêt et trafic d’influence.
- Risque aggravé & faux et usage de faux
Malgré cette intense bataille juridique… rien n’y fait.
Et maintenant ?
Face à l’acharnement de l’état, nous avons toujours refusé la dépossession de notre pouvoir d’action au profit des tribunaux. (Vous vous rappelez de No Macadam ?)
Voilà presque trois ans que par tous les moyens, nous avons tenté d’enrayer la machine.
En faisant l’affront de relancer les travaux malgré une opposition populaire intense et un premier jugement d’annulation du projet, ATOSCA et l’Etat répressif ravivent notre colère.A l’heure d’un nouveau rassemblement, nous voulons réaffirmer que, grâce à l’ensemble de ses parties prenantes, la lutte contre l’A69 n’a jamais flanché. Par tous les moyens, nous continuerons la bataille contre l’autoroute et l’ensemble des projets d’infrastructures d’État imposés.
Point info :
Le camp est un lieu privé sur lequel nous sommes invité-es. Il est donc tout à fait légal de se rassembler sur ce lieu, en toute sécurité.
Sur place, chapiteaux, cantines, sons, tout est prêt pour la Turboteuf !
👉 Pour soutenir la lutte, n’hésitez pas à faire un turbo-don sur :
https://tinyurl.com/turboDON
Une « Turboteuf » est organisée en soirée au château de Scopont
Dimanche 6 juillet
Ce week-end, à l’initiative de militant·es contre l’A69, un grand rassemblement a lieu au Château de Scopont, à seulement 180 m des chantiers de l’autoroute. Cette mobilisation est née d’une volonté de fêter l’annulation de l’autorisation environnementale, qui condamnait le projet. Suite à la décision aberrante d’autoriser la reprise de chantier d’ici au jugement de l’appel, les militant·es ont tout de même tenu à se mobiliser pour penser la suite de la lutte collectivement. Ce weekend se voulait festif et populaire : le pari est tenu, et les participant·es n’ont cessé d’affluer depuis vendredi.
Plus de 300 personnes ont participé à une assemblée d’auto-organisation, pour décider collectivement de la suite du programme du week-end, et du sprint final jusqu’au rendu de la cour d’appel en novembre. Parmi les choses proposées : une balade naturaliste, des échanges de connaissances militantes, des discussions pour s’organiser contre la MAFIA69, ou bien encore des manifestations ou actions décentralisées contre l’A69, dès ce samedi et/ou dans les mois à venir. Une chose est sûre : la lutte n’est pas finie, et le rapport de force se prolongera.
Après l’AG, les participant·es ont juste eu le temps d’attraper une assiette à la cantine avant que le drag-show ne commence. La musique a couvert aisément le bruit des hélicoptères de la police et la fête a battu son plein jusque tard dans la nuit, entre bal trad’ et DJ sets.
Après les ateliers de samedi matin, une foule compacte s’est rassemblée face au château arborant un immense drapeau palestinien a coté d’une structure géante A69 barré, au rythme des batucadas. Les prises de parole se sont enchaînées : des militant·es de La Voie Est Libre ont rappelé l’anachronisme de ce projet trop cher, inutile, et écocide, tandis que d’autres militant·es ont rappelé les nombreuses actions menées durant ces 3 dernières années contre l’autoroute. À la fin du rassemblement, un des groupes de l’assemblée d’auto-organisation a proposé de partir en « Carnaval des Possibles » pour danser et s’amuser sur les chantiers.
La foule aura posé un pied sur le chantier pour la première fois lors d’une mobilisation de cette ampleur. De nombreux tags ont fleuri sur les chantiers de l’autoroute pendant que d’autres personnes jouaient à l’épervier pour atteindre les chantiers. Dans un moment joyeux et populaire, les participant·es se sont réapproprié un bout de route nationale gratuite et parallèle à l’autoroute. Cette nationale est précieuse pour le Tarn Sud, mais sa fluidité serait perturbée par l’A69 : par l’ajout de rond-points et surtout par la privatisation de 10km de déviations gratuites de Soual et Puylaurens. Celles et ceux qui ne pourront pas payer 20€ de péage devront alors passer par les centre-villes, ce qui dégradera leur trajet ainsi que la qualité de vie des riverain·es.
La Turboteuf a eu lieu samedi soir avec 6 concerts qui dureront jusqu’au petit matin; les ateliers se poursuivront toute la journée de dimanche.
Autoroute Pierre Fabre : Un petit tour au village des associations du château de Scopont.
Des ateliers d’écriture pour laisser libre cours à son imagination au sujet de la lutte contre ce projet inutile.
Présence de député·es dont Karen ERODY, députée LFI du Tarn, (ancienne membre de la commission d’ enquête sur le projet de l’ A69)
Anne STAMBACH-TERRENOIR, ainsi que Adrien CLOUET, député·es LFI de Haute-GARONNE.
Prise de parole de Jean-Olivier, pour les Amis de la terre Occitanie, qui nous explique pourquoi avoir choisi le site du château de Scopont.
Une batucada précédait les prises de paroles.
Présence d’Odile Maurin, de l‘association Handi–Social aux côtés de Geneviève AZAM
Les manifestants sont partis sur la RN 126, à proximité du chantier de l’ autoroute, afin d’improviser un grand moment festif.
C’était sans compter sur la présence de tout le dispositif répressif : un nombre inimaginable de CRS et militaires, qui ont allumé un feu, heureusement très vite maîtrisé par des manifestant·e·s.
Le CENTAURE à 800 000 € qui est déjà apparu à la ZAD A69 de la crém’ Arbre (mais s’y était embourbé), en mars 2024.
Cela n’a pas dissuadé les opposants de l’autoroute Pierre Fabre de poursuivre la Turboteuf ! En chantant, en dansant.
Certains ont même jonglé… bref c’ était la Turboteuf !
🔥 Suprise nocturne 🔥
Entre 2 concerts, un rituel d’inflammation de l’A69 est improvisé. Une pelleteuse en carton, puis un « A69 » géant ont été brûlés par la foule, au milieu des feux d’artifice. Les concerts reprennent avec Planète Boum Boum !
Pendant ce temps là, les cols blancs de la MAFI’A69 continuent d’ agir dans l’illégalité.
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