Reportage de notre correspondant Benjamin-Florian Sire
Un rassemblement a été organisé par la Confédération Paysanne ce matin du 7 décembre 2024, au marché de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées, pour informer la population sur le MERCOSUR.
La députée LFI Sylvie FERRER est venue en soutien.
Communiqué de la Confédération paysanne
Suite à l’action de la Confédération paysanne du 5/12 à Paris : 5 collègues frappés et interpellés. 3 ont été libérés après plus de 24h de garde à vue. 2 sont déférés aujourd’ hui, c’est inadmissible !
Les traders et à travers eux le monde de la finance que nous avons pointé du doigt lors de l’action fait son blé sur le dos des paysans. La confédération Paysanne appelait leurs soutiens à venir leur prêter main forte aujourd hui natilonalement, comme ici à 10h au marché de Bagnères-Bigorre pour tracter et informer paysans et population de ce qui se passe (accord Mercosur signé ce 6/12, 2 poids 2 mesures entre la FNSA et la Conf’ Paysanne….).
Nos 5 camarades interpelé·es suite à notre action pour le revenu paysan et la régulation des marchés au Grand Palais lors de l’inauguration de la Bourse de commerce européenne vont passer la nuit en garde à vue.
Notre rassemblement de soutien devant le commissariat du 5e arrondissement a été dispersé par la police, avec contrôle d’identité pour tout le monde.
Les violences policières et les 5 interpellations de nos camardes témoignent du deux poids deux mesures qui s’exprime lorsqu’un syndicat agricole dénonce le monde de la finance et ne s’attaque pas à des bâtiments ou agents publics. Mais nous refusons qu’elles éclipsent nos revendications.
Notre détermination à lutter pour le revenu paysan et contre les accords de libre-échange reste entière.
Alors que le sommet du Mercosur a lieu ces 5 et 6 décembre, avec en ligne de mire la finalisation de l’accord de libre-échange UE-Mercosur, alors qu’on ne voit pas le bout de la crise agricole, nous avons voulu dénoncer les profiteurs de la dérégulation des marchés. Cette Bourse du Commerce européenne réunit notamment les 4 mastodontes du commerce international des produits agricoles, ADM, Bunge, Cargill et Dreyfus avec tous leurs partenaires.
En déployant une immense banderole « Sauvez les paysan·nes, mangez un trader », nous recentrons le débat sur la spéculation sur les marchés mondiaux qui mettent en concurrence les paysan·nes du monde entier. C’est bien ce système économique injuste qu’il faut remettre en cause pour la rémunération des paysan·nes, pour que le rôle nourricier de l’agriculture soit reconnu à sa juste valeur, dans le respect de la souveraineté alimentaire des peuples.
Les acteurs présents à cette Bourse de Commerce que nous avons pointé du doigt sont des marchands de pesticides, des négociants, des courtiers et traders du marché mondial, des banques d’investissement et certains dirigeants syndicaux, comme le président de la FNSEA, et de grandes coopératives. Leurs pratiques commerciales se font au détriment du revenu paysan, de l’accès au foncier, du renouvellement des générations, de la lutte contre le dérèglement climatique et d’une alimentation de qualité.Privatiser la Nef du Grand Palais et organiser un dîner fastueux à plus de 300000 euros : nous dénonçons cette indécence vis-à vis des paysan·nes et de la crise qui les touche.
Nous appelons avec force à la fondation d’un commerce international équitable qui protège le revenu des paysan·nes d’ici et d’ailleurs, et réponde aux enjeux sociaux et environnementaux de notre siècle. Cela passe par des mesures concrètes que les décideurs politiques doivent avoir le courage d’appliquer :
L’interdiction d’achat de nos produits en-dessous de notre prix de revient.
L’établissement de prix minimum d’entrée à l’importation, pour neutraliser la concurrence déloyale et stopper la course au moins-disant social et environnemental.
La remise en place d’outils de régulation des marchés : lutte contre la spéculation, mécanismes de transparence et de répartition des marges dans les filières alimentaires, gestion des volumes, stockage public…
La sortie des accords de libre-échange.
Le projet de la Confédération paysanne est un projet agricole et de société qui permet à 99% des paysan·nes du monde agricole et à nos territoires un avenir désirable et constructif.
Laisser un commentaire